CRÉATION 2015
Il l’attend depuis longtemps. Il va bientôt la rencontrer. Il se sent déjà tout ému. Elle finit par arriver… livrée dans sa boîte d’emballage. « Renée » n’est pas un être de chair et de sang mais une poupée sur mesure, un fantasme en silicone pour messieurs trop solitaires. Aux yeux du jeune homme, elle n’est pas un gadget érotique mais bien une compagne. Commence alors pour lui l’expérience du réel. L’excitation devant le « trompe-l’oeil » cède le pas à des sentiments affectueux, puis à la frustration, à la colère aussi. Et le personnage se découvre au fil de cette expérience étrange. Dans un environnement nu, presque clinique, traversé par des images vidéos, il se confronte avec le faux miroir que cet objet inerte lui tend.
Sur scène, le jeune comédien Phi Nguyen a pour partenaire un authentique mannequin hyperréaliste acheté sur Internet. Cet objet fabriqué pour susciter l’auto-illusion est ainsi mis à l’épreuve du théâtre, ce lieu où l’on vient croire que le faux est vrai. En mettant sur le tapis un sujet aussi troublant, Ulrike Quade aborde non pas tant la question de la sexualité masculine, mais celle de la vérité de l’amour. Peut-on entrer en relation avec un objet anthropomorphe ? Peut-on en tomber amoureux ? Ne faut-il pas être deux pour aimer ? Maniacs interroge, sans préjugés, cette folie de croire que l’on peut remplacer l’humain et se passer de l’autre. Une réflexion aiguisée et audacieuse sur la solitude et l’amour à l’âge du numérique.
À la fin de chaque de représentation, la soirée se poursuivra par une discussion avec les artistes.
Ulrike Quade Company
Artiste d’envergure européenne, la metteuse en scène Ulrike Quade signe des spectacles de théâtre visuel où s’affirme la force dramatique de la marionnette. Grâce au Théâtre de la Marionnette à Paris, on a pu découvrir son magistral Antigone servi par des marionnettes bunraku et des danseurs contemporains ou encore The Writer, sur les ambiguïtés de Knut Hamsun, prix Nobel de littérature et sympathisant nazi.
Dans ses récents spectacles, l’artiste allemande installée au Pays-Bas explore les recoins insaisissables de la psyché. Le double à l’intérieur de soi, comme dans Limonov, d’après la vie de l’homme politique russe, voyou et écrivain. La solitude également, notamment dans Die Wand (Le Mur), fable fantastique sur une femme enfermée dans un cercle invisible. Avec Maniacs, Ulrike Quade aborde l’un et l’autre : pour faire face à une écrasante solitude, le personnage projette son esprit sur un corps artificiel. Un solo qui résonne avec sa première création Me too - A side show, où la marionnettiste interprétait des soeurs siamoises - deux âmes dans un même corps.
Après avoir étudié le théâtre et la scénographie, Ulrike Quade s’est formée au Japon auprès du fameux marionnettiste Hoichi Okamoto de Dondoro Theater. Elle a ensuite fait équipe avec Duda Paiva, avant de piloter sa propre compagnie. Aujourd’hui, elle travaille souvent hors des Pays-Bas, en Norvège, en Slovénie ou en Suisse où elle a imaginé une version décapante de Casimir et Caroline d’Ödön von Horváth pour le Théâtre de Basel. La danse, le masque, la marionnette à taille humaine qu’elle sculpte elle-même, la musique et la vidéo, sont chez elle des voies pour élargir les frontières du théâtre.
Texte de Simone van Saarloos
Mise en scène et conception : Ulrike Quade
Interprète : Phi Nguyen
Dramaturgie : Marit Grimstad Eggen
Vidéo : Richard Janssen et Virginie Surdej
Composition sonore : Richard Janssen
Lumière et scénographie : Floriaan Ganzevoort
Costumes : Jacqueline Steijlen
Masques : Matt Jackson
Assistant à la mise en scène : Floor van Lissa
Assistant à la lumière : Paul Romkes
Construction décors : Hilko Uil
Régisseur : Niels Runderkamp
Coproduction : Ulrike Quade Company / Nordland Visual Theatre (Norvège) avec le soutien du Dutch Performing Arts Fund et la municipalité d’Amsterdam.
Dans l’univers plastique du Théâtre La Licorne, il y a avant tout le plaisir de la bidouille et le goût de l’improbable. Beauté des images et grandeur du masque sont la manière de décliner le texte dramatique. Objets de fer ou masques de papier, machines monumentales ou imperceptibles engrenages, les oeuvres bricolées dans les tout nouveaux ateliers de La Licorne à Dunkerque touchent par leur fragilité et font rire par leur aspect dérisoire. En parallèle aux représentations de Sweet Home et de Macbêtes, quelques-unes de ces oeuvres qui concourent à la magie des spectacles vous sont présentées au Mouffetard.
En 2015, plus de 3000 hommes japonais ont fait le choix de partager leurs vies avec des poupées en silicone grandeur nature. Au delà de la fonction érotique de ces mannequins hyperréalistes, ces hommes entretiennent une véritable relation avec leurs poupées, les emmènent en vacances, les présentent à leurs parents. Entrant dans l’intimité de ces étranges couples, la photographe Bénita Marcussen porte son regard sur ce phénomène, qu’on le perçoive comme un remède à la solitude contemporaine ou un témoignage de la détresse émotionnelle d’une partie de la société.
Maniacs
Tarif A : 20€ / 16€ / 13€
du mardi au samedi
20h
CRÉATION 2015
Il l’attend depuis longtemps. Il va bientôt la rencontrer. Il se sent déjà tout ému. Elle finit par arriver… livrée dans sa boîte d’emballage. « Renée » n’est pas un être de chair et de sang mais une poupée sur mesure, un fantasme en silicone pour messieurs trop solitaires. Aux yeux du jeune homme, elle n’est pas un gadget érotique mais bien une compagne. Commence alors pour lui l’expérience du réel. L’excitation devant le « trompe-l’oeil » cède le pas à des sentiments affectueux, puis à la frustration, à la colère aussi. Et le personnage se découvre au fil de cette expérience étrange. Dans un environnement nu, presque clinique, traversé par des images vidéos, il se confronte avec le faux miroir que cet objet inerte lui tend.
Sur scène, le jeune comédien Phi Nguyen a pour partenaire un authentique mannequin hyperréaliste acheté sur Internet. Cet objet fabriqué pour susciter l’auto-illusion est ainsi mis à l’épreuve du théâtre, ce lieu où l’on vient croire que le faux est vrai. En mettant sur le tapis un sujet aussi troublant, Ulrike Quade aborde non pas tant la question de la sexualité masculine, mais celle de la vérité de l’amour. Peut-on entrer en relation avec un objet anthropomorphe ? Peut-on en tomber amoureux ? Ne faut-il pas être deux pour aimer ? Maniacs interroge, sans préjugés, cette folie de croire que l’on peut remplacer l’humain et se passer de l’autre. Une réflexion aiguisée et audacieuse sur la solitude et l’amour à l’âge du numérique.
À la fin de chaque de représentation, la soirée se poursuivra par une discussion avec les artistes.
Ulrike Quade Company
Artiste d’envergure européenne, la metteuse en scène Ulrike Quade signe des spectacles de théâtre visuel où s’affirme la force dramatique de la marionnette. Grâce au Théâtre de la Marionnette à Paris, on a pu découvrir son magistral Antigone servi par des marionnettes bunraku et des danseurs contemporains ou encore The Writer, sur les ambiguïtés de Knut Hamsun, prix Nobel de littérature et sympathisant nazi.
Dans ses récents spectacles, l’artiste allemande installée au Pays-Bas explore les recoins insaisissables de la psyché. Le double à l’intérieur de soi, comme dans Limonov, d’après la vie de l’homme politique russe, voyou et écrivain. La solitude également, notamment dans Die Wand (Le Mur), fable fantastique sur une femme enfermée dans un cercle invisible. Avec Maniacs, Ulrike Quade aborde l’un et l’autre : pour faire face à une écrasante solitude, le personnage projette son esprit sur un corps artificiel. Un solo qui résonne avec sa première création Me too - A side show, où la marionnettiste interprétait des soeurs siamoises - deux âmes dans un même corps.
Après avoir étudié le théâtre et la scénographie, Ulrike Quade s’est formée au Japon auprès du fameux marionnettiste Hoichi Okamoto de Dondoro Theater. Elle a ensuite fait équipe avec Duda Paiva, avant de piloter sa propre compagnie. Aujourd’hui, elle travaille souvent hors des Pays-Bas, en Norvège, en Slovénie ou en Suisse où elle a imaginé une version décapante de Casimir et Caroline d’Ödön von Horváth pour le Théâtre de Basel. La danse, le masque, la marionnette à taille humaine qu’elle sculpte elle-même, la musique et la vidéo, sont chez elle des voies pour élargir les frontières du théâtre.
Texte de Simone van Saarloos
Mise en scène et conception : Ulrike Quade
Interprète : Phi Nguyen
Dramaturgie : Marit Grimstad Eggen
Vidéo : Richard Janssen et Virginie Surdej
Composition sonore : Richard Janssen
Lumière et scénographie : Floriaan Ganzevoort
Costumes : Jacqueline Steijlen
Masques : Matt Jackson
Assistant à la mise en scène : Floor van Lissa
Assistant à la lumière : Paul Romkes
Construction décors : Hilko Uil
Régisseur : Niels Runderkamp
Coproduction : Ulrike Quade Company / Nordland Visual Theatre (Norvège) avec le soutien du Dutch Performing Arts Fund et la municipalité d’Amsterdam.
Dans l’univers plastique du Théâtre La Licorne, il y a avant tout le plaisir de la bidouille et le goût de l’improbable. Beauté des images et grandeur du masque sont la manière de décliner le texte dramatique. Objets de fer ou masques de papier, machines monumentales ou imperceptibles engrenages, les oeuvres bricolées dans les tout nouveaux ateliers de La Licorne à Dunkerque touchent par leur fragilité et font rire par leur aspect dérisoire. En parallèle aux représentations de Sweet Home et de Macbêtes, quelques-unes de ces oeuvres qui concourent à la magie des spectacles vous sont présentées au Mouffetard.
En 2015, plus de 3000 hommes japonais ont fait le choix de partager leurs vies avec des poupées en silicone grandeur nature. Au delà de la fonction érotique de ces mannequins hyperréalistes, ces hommes entretiennent une véritable relation avec leurs poupées, les emmènent en vacances, les présentent à leurs parents. Entrant dans l’intimité de ces étranges couples, la photographe Bénita Marcussen porte son regard sur ce phénomène, qu’on le perçoive comme un remède à la solitude contemporaine ou un témoignage de la détresse émotionnelle d’une partie de la société.